Iran : Civilisation et géopolitique – avec Alexandre Goodarzy
Source : reseauinternational.net – 12 juillet 2025 – Alexandre Goodarzy
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À travers cet épisode, nous revenons avec Alexandre Goodarzy aux racines d’une civilisation plurimilléraire. De la Perse antique à l’Iran contemporain, quelles sont les constantes civilisationnelles qui continuent d’agir en profondeur et à structurer la vision géopolitique iranienne ? Quelles sont les contradictions internes qui traversent cette culture et ce pays ? Et enfin, quelles sont dans le contexte de crise actuelle, les différents scénarios d’évolution possibles pour l’Iran ?
Pour répondre à ces questions fondamentales, nous avons le plaisir d’accueillir Alexandre Goodarzy.
L’invité :
Alexandre Goodarzy est né le 9 octobre 1983 à Cholet. Ancien professeur d’histoire-géographie, il est aujourd’hui Directeur adjoint des opérations – Responsable Développement chez SOS Chrétiens d’Orient. Titulaire d’une licence en Histoire et en Langues iraniennes obtenu à l’INALCO ainsi que d’un Master en Géopolitiques obtenu à l’Université Paris 8 ; ses études de terrain l’ont amené à se rendre régulièrement au Liban, en Syrie, en Iran, en Afghanistan, au Tadjikistan et en Ouzbékistan. Il a ainsi étudié pour chacun de ces pays la géographie, la culture, la langue, et a pu apprécier l’esprit et la mentalité propres à ces milieux si riches dans leur différence.
- 00:00:00 – Introduction du sujet et présentation de l’invité
- 00:01:35 – Perse et Iran, est-ce la même chose ?
- 00:09:37 – L’empire parthe ou le pouvoir des nomades iraniens
- 00:11:45 – Les raisons de l’extension impériale Perse et centralité de l’Iran
- 00:13:46 – Les Safavides, quand les turcs dirigent l’Iran
- 00:17:16 – À quel moment le grand Turan devienne-t-il turc ?
- 00:24:55 – Les perses et la résistance linguistique à l’arabisation
- 00:26:15 – Du zoroastrisme au chiisme en passant par le sunnisme.
- 00:44:54 – Le chiisme, c’est quoi ?
- 00:55:36 – Quand le chiisme devient progressivement iranien.
- 01:02:36 – Le centre de gravité impérial de l’Islam se déplace vers la Perse
- 01:10:07 – Mort des 12 imams, occultation d’Al Mahdi et crise théologique au sein du chiisme
- 01:21:46 – Rivalité entre Abbassides et Alides et falsification religieuse.
- 01:24:40 – Les iraniens et la redécouverte de leur vocation impériale
- 01:27:59 – Expansion du chiisme, Saladin et consolidation du monde sunnite
- 01:30:38 – Récapitulatif /
- 01:32:46 – Safavides et émergence d’un clergé chiite
- 01:37:56 – Bouleversements politiques, modernisation forcée et déclassement du clergé.
- 01:40:30 – La «Wilayat al Faqih», quand le clergé décide de prendre le pouvoir
- 01:48:17 – République Islamique et négation du passé Perse
- 02:05:43 – Du point de vue arabe, faut-il plus d’avantage craindre un Iran nationaliste qu’un Iran chiite ?
- 02:13:15 – Israël, un allié naturel pour les nationalistes iraniens ?
- 02:26:40 – Le panturquisme, l’Iran et la question Azérie
source : Ondes de Choc TV
Un intérêt puissant s’attache à l’histoire des anciens Perses.
« Ancêtres de la race Aryenne, dont nous sommes les descendants, ils ont joué un rôle immense dans l’évolution religieuse de l’humanité. Les Ecritures saintes ont fait de leur pays, l’antique Iran, le berceau de l’humanité. »
Nous n’admettons pas ces fables, mais nous affirmons cependant que cette race a eu une influence considérable sur la première civilisation humaine. Nous avons à en chercher la source.
On nous parle beaucoup des migrations de la race Aryenne qui aurait envahi l’Ouest et le Sud-Est, peuplant une partie de l’Asie Occidentale, l’Europe presque entière, et atteignant jusqu’aux Iles Britanniques et à l’Irlande, dont le nom signifie : Terre des Ires ou Aryas.
Mais aujourd’hui que la grande rectification de l’Histoire est commencée, nous savons que ce n’est pas du Sud qu’est venue la lumière, c’est du Nord. Et nous savons aussi, comme l’explique l’Origine végétale, que les nations sont toutes autochtones, la terre ne s’est pas peuplée par des émigrations, il n’y a pas eu d’homme primitif créé par la volonté d’un Dieu Créateur dans un endroit donné, l’humanité est sortie de la terre végétale, par voie d’évolution, dans tous les pays en même temps.
Donc il faut abandonner la théorie des émigrations de peuples. Mais si les hommes ne se sont pas déplacés en masse, ce qui a circulé, c’est l’idée, c’est la pensée créatrice qui a fait naître des religions et des civilisations.
C’est cela que nous avons à étudier, et nous allons encore ici trouver bien des surprises, c’est-à-dire des explications qui renversent totalement les vieux mensonges historiques auxquels on s’était habitué.
On raconte qu’à une époque reculée, dont on ne saurait fixer la date, mais que l’on place entre 3.000 et 2.500 ans avant notre ère, le pays d’où sort le fleuve Amou ou Djihoun (autrefois Oxus) était habité par des tribus Gynécocrates.
Il existait plusieurs groupes, qui, à des époques diverses, se répandirent dans deux directions opposées : un groupe s’en alla vers l’Est, descendant dans la vallée de l’Indus et plus tard dans celle du Gange, où il se mêla aux indigènes pour former le peuple Hindou ; l’autre groupe se répandit sur le plateau qui s’étend de l’Indus à la mer Caspienne et à la plaine de l’Euphrate et du Tigre.
Au VIème siècle avant notre-ère, les tribus de ce groupe avaient acquis l’hégémonie sur les autres et leur donnèrent son nom, d’où l’appellation d’Aryas qui désigne les Hindous et les Perses, dans les livres de l’Inde. On dit Airyas dans les livres de la Perse. Il existait entre ces deux peuples une grande analogie de langue et de croyances.
Deux groupes de tribus se formèrent et devinrent le « nord-iranien » et le « sud-iranien ». C’est du Nord-Iranien que vient l’A-Vesta. Dans le système chronologique des Perses, on donne 3.000 ans de durée au régime gynécocratique, pendant lequel « le monde a demeuré en paix ». En effet, tant que dura la théocratie féminine, aucune révolution politique ne se produisit, le calme régna partout, la vie était heureuse et occupée ; l’agitation commença avec l’ambition de l’homme, et c’est après les premiers schismes que l’on vit des aventuriers, mus par un orgueil funeste, secouer l’autorité morale de la Mère et se jeter dans la voie de la rébellion et du crime. Ce fut environ 20 siècles avant notre ère que cette révolte commença avec Belochus à Babylone, Pradyota aux Indes.
Le Livre sacré des anciens Iraniens est l’Avesta, un ouvrage d’une importance capitale.
Il était totalement inconnu de l’Europe pendant le Moyen Âge.
C’est Anquetil-Duperron qui le fit connaître à la France. Il partit de Paris en 1755 et, après toutes sortes d’aventures, y revint en 1762 avec les manuscrits qu’il avait obtenus des Destours (docteurs) Darobs et Kaous.
Ce ne fut pas sans peine qu’il trouva les possesseurs des livres fameux qu’il cherchait. Les derniers sectateurs, obligés d’émigrer après la destruction de leur religion par les Arabes au VIIème siècle, étaient allés se réfugier dans la presqu’île de Guzerate, sur la côte occidentale de l’Inde. Ils avaient, naturellement, emporté avec eux leurs Ecritures, qu’ils gardaient précieusement et secrètement, c’est-à-dire qu’ils ne les communiquaient pas au peuple ni aux ennemis de leur religion.
Ce fut à grand peine qu’Anquetil-Duperron parvint à obtenir d’eux que les livres lui soient communiqués. Mais ils refusèrent de livrer les manuscrits et consentirent seulement à les dicter. Ces anciens Mazdéens sont connus, aujourd’hui, sous le nom de Parsis ou Guèbres.
Suite : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/perseethindous.html