Ce n’est pas à propos de l’Ukraine

Source : reseauinternational.net – 11février 2022 – Serguei Karaganov

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L’article suivant avait été commandé à Serguei Karagnov par le « Financial Time » qui l’a ensuite refusé. Il a alors été publié sur le site « Russia in Global Affairs » (lien) et par RT.

Les troupes russes près de la frontière de l’Ukraine ne vont pas entrer dans le pays. C’est tout simplement insensé. S’emparer de terres dévastées par leurs élites dirigeantes antinationales et corrompues, serait l’un des pires scénarios. Les troupes sont là pour empêcher un nouvel assaut contre les républiques du Donbass. Si cela se produit, l’armée de Kiev sera détruite et ce qui reste de l’État déjà en faillite s’effondrera probablement. Ces troupes et les autres moyens militaro-techniques, comme le disent joliment les généraux russes, sont là pour accroître la pression sur les marionnettistes plutôt que sur les marionnettes.

La Russie peut compter sur sa capacité militaire considérablement accrue, qui lui donnera probablement ce que les experts occidentaux appellent la « domination par escalade » en Europe et dans d’autres zones d’intérêt vital. Nous savons également que l’article 5 de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord est absolument creux – lisez-le – malgré l’avalanche d’assurances. Et les États-Unis ne se battraient en aucun cas en Europe contre un pays nucléaire, au risque d’une réponse dévastatrice. J’ai étudié l’histoire du développement de la stratégie nucléaire des États-Unis. En outre, la Russie est dos à dos avec la Chine, ce qui renforce considérablement les capacités militaro-politiques des deux pays.

Les États-Unis et l’OTAN continuent de rejeter les propositions équitables de la Russie – arrêt de l’expansion de l’OTAN, qui est considérée comme absolument inacceptable et porteuse d’un grand danger de guerre, arrêt du déploiement d’armes offensives en Europe centrale et orientale, retour au statu quo ante de 1997, date de la signature de l’Acte Russie-OTAN. Les contre-propositions américaines concernant les pourparlers sur les mesures de confiance et le contrôle des armements semblent agréables, mais elles n’ont pas de sens. Nous les avions déjà avant.

Nous sommes également responsables de la création de la situation actuelle de pré-guerre – en ayant été faibles et en ayant fait confiance à nos partenaires occidentaux. Ce n’est plus le cas.

Nous savons également que si l’OTAN était à l’origine une alliance défensive, elle a dégénéré en une alliance agressive après le bombardement de ce qui restait de la Yougoslavie, l’agression de l’Irak par la plupart des membres de l’alliance, l’agression contre la Libye, laissant derrière elle des centaines de milliers de morts et des régions dévastées.

L’OTAN ne constitue pas une menace immédiate. Nous avons observé ses capacités de combat en Afghanistan. Mais nous la voyons comme un dangereux virus qui répand l’agressivité et s’en nourrit.  Il est également évident que plus elle se rapproche de nos frontières, plus elle peut devenir dangereuse. La Russie a écrasé toutes les coalitions européennes qui tentaient de la vaincre – les dernières menées par Napoléon et Hitler. Mais nous ne voulons pas d’une autre guerre. Même si ce n’est pas sur notre territoire.

Le système de sécurité en Europe, construit en grande partie par l’Occident depuis les années 1990, alors qu’aucun traité de paix n’a pas été signé après la fin de la précédente guerre froide, est dangereusement instable.

Il y a plusieurs façons de résoudre problème limité ukrainien. Un retour du pays à une neutralité permanente, les garanties juridiques de plusieurs pays clés de l’OTAN de ne jamais voter pour une nouvelle expansion du bloc. Les diplomates, je suppose, en ont quelques autres. Nous ne voulons pas humilier Bruxelles en insistant sur la répudiation de son plaidoyer fallacieux en faveur d’une expansion illimitée de l’OTAN.  Nous connaissons tous les résultats de l’humiliation de Versailles. Et, bien sûr, la mise en œuvre des accords de Minsk.

Mais la tâche est plus vaste : construire un système viable sur les ruines du présent. Et sans recourir aux armes, bien sûr. Probablement dans le cadre plus large de la Grande Eurasie.  La Russie a besoin d’un flanc occidental sûr et amical dans la future compétition mondiale. L’Europe sans la Russie ou même contre elle a rapidement perdu ses positions internationales. C’est ce qu’avaient prédit de nombreuses personnes dans les années 1990, lorsque l’offre russe d’intégration « avec, pas dans, nous sommes trop grands et trop fiers » a été rejetée. Mais il y a toujours une chance.

source:http://associationfrancorusse.fr/

2 pensées sur “Ce n’est pas à propos de l’Ukraine

  • 15 février 2022 à 3 h 34 min
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    7e paragraphe: « … aucun traité de paix n’a pas été signé … » Je suppose qu’on devrait lire ‘aucun traité de paix n’a été signé’.

    On pourrait relever d’autres choses de ce genre, mais bon… Bref, un article mal écrit, quoique sur un sujet important.

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  • 14 février 2022 à 18 h 16 min
    Permalink

    Nous constatons que la Russie a adopté le point de vue de la dictature mondiale par rapport au covid 19, nous constatons également également que sur les Georgia Guidestones la langue russe est toujours présente tandis que la majorité des langues européennes ont disparues.

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