Reflexions sur la citoyenneté au travers de l’élection du 10 avril.

Par Franceschino Guicciardini

Abonnez-vous au canal Telegram Strategika pour ne rien rater de notre actualité

Faites un don pour soutenir l’analyse stratégique indépendante

Le droit de vote : en forme de préliminaires

Les gens qui pensent assumer leur devoir de citoyen en allant voter une fois tous les cinq ans – oubliant le plus souvent de transformer leur essai en se rendant aux urnes pour les législatives qui suivent, sont ceux qui s’exonèrent le plus facilement de ce que devrait être leur véritable devoir de citoyens.

« J’ai voté le reste n’est pas en mon pouvoir, je m’en lave les mains. De toute façon aucun candidat ne représente mon idéal ».

Le vote n’est pas un devoir mais un droit. Un droit dont l’exercice, selon-nous, devrait être soumis à un examen d’aptitude.

Examen ouvert à tous, gratuit, sans limitation dans le nombre de tentatives autorisées et soutenu par une formation gratuite : compréhension des notions essentielles de la vie en société , de la citoyenneté, des systèmes politiques, des mécanismes organisationnels, de l’histoire. Lecture obligatoire de quelques livres fondamentaux. La défunte – et jamais vraiment enseignée – éducation civique. Formation suivie d’un examen sérieux (pas de QCM…) donnant, en cas de succès, l’autorisation de voter.

Comme tout acte d’importance mettant en jeu la vie de nos semblables (permis de conduire, permis de naviguer ou de piloter un avion, permis de chasse) ; vie sociale et économique en l’occurrence ; il nous parait essentiel que ce droit puisse s’exercer au travers d’une compréhension précise du cadre dans lequel ce droit et cet acte politique se situent. Accorder le droit de vote à des personnes qui n’ont pas de bases solides en la matière revient à lâcher sur autoroute des adolescents amateur de jeux vidéos de course automobile.

Les gens qui ne connaissent de la vie politique que ce que leur en disent les médias n’ont en général que peu de connaissance de l’histoire, aucune notion de philosophie politique, une compréhension très limitée des principaux mécanismes économiques et surtout une vision essentiellement émotionnelle des événements.

Nous récoltons aujourd’hui le fruit d’un demi-siècle de culture du laisser-aller selon laquelle la moindre idée produite par notre cerveau, la moindre émotion éprouvée, le moindre sentiment émergeant de la profondeur de notre âme sont nécessairement vrais, justes, bons. Ceci posé, la plupart des gens ne voient pas l’intérêt de se cultiver politiquement.

La majorité des électeurs ne vote qu’en répondant aux clichés qui structurent leur vision du monde, clichés opportunément soutenus par le travail sur l’émotionnel réalisé par les médias et patiemment structuré par l’ingénierie sociale, dernière étape du formatage des individus par le « gros animal »(1), après l’école (la terrifiante, médiocre et castratrice « Education Nationale »), la lecture de la presse, le conformisme social, le monde du travail. Coalition s’ingéniant à tirer vers le bas chaque jour un peu plus le restant de velléités de penser par soi-même qui pourrait subsister en nous l’adultat atteint.

Comme par ailleurs les français adorent se payer de mots, aucun progrès n’est possible. « Nous sommes en démocratie ». « La France est le plus beau pays du monde ». « L’herbe n’est pas plus verte ailleurs » …au contraire, même. « Va voir si c’est mieux chez les éthiopiens (évidemment… ) ». « Nous avons le meilleur système de santé du monde., la meilleure sécurité sociale ». Etc. Jusqu’à la nausée. Toute critique est perçue comme une atteinte au consensus, au bonheur de vivre ensemble; une atteinte à la tranquillité d’esprit. Cette attitude, largement partagée en France, rend tout progrès impossible. Une seule pente, douce et indolore, celle de la médiocrité toujours plus assurée et plus fortement incurable. Quand les grecs avaient le sens du tragique, ils ont battis une civilisation. Devenus optimistes, ils ont déclinés, ont disparu comme civilisation et accessoirement comme peuple libre durant quelques siècles…

La connaissance de l’histoire est le socle sur lequel poser sa compréhension du présent. La philosophie politique, sinon la « psychologie » chère à Nietzsche ou Balzac, permet de saisir les mécanismes qui travaillent une société. De solides notions en économie pour éviter d’être trop le dindon de la farce sont nécessaires. Quant au recul offert par la lecture, crayon en main (2), des grands auteurs, il évite de tomber systématiquement dans les pièges cousus de fil blanc de la propagande médiatique.

La politique est une science humaine comme les autres.

Elle repose sur la connaissance.

La vision du monde change en fonction de ces connaissances. Nos choix politiques peuvent n’être déterminés que par nos intérêts ou ce que nous croyons être nos intérêts. La connaissance, elle, est un processus d’amélioration continu qui modifie sans cesse notre vision du monde, et accessoirement nos choix politiques. Il ne viendrait à l’idée de personne d’argumenter sur la meilleure façon de pratiquer une greffe du cœur contre l’opinion d’un professeur spécialiste de la chose. En politique, chacun croit avoir une opinion pertinente sans connaître, sans savoir, sans étudier, sans amender continuellement ses connaissances.

Alors si l’on revient à cette idée de devoir citoyen, il ne réside pas dans le fait d’exercer benoîtement et naïvement un acte de vote une fois tous les cinq ans, mais dans le devoir de se cultiver politiquement, de lire les ouvrages fondamentaux. Sur cette base apprendre à rechercher de l’information de qualité, être capable de relativiser les informations qui nous plaisent, ne pas rejeter irrévocablement celles qui nous perturbent, ne pas se soumettre aux sirènes et facilités de la propagande, exercer un véritable esprit critique, fondé sur de solides connaissances théoriques fertilisées par notre expérience et l’observation de la vie politique.

Être citoyen, c’est d’abord le devoir de n’être pas une dupe.

Question capitale de la responsabilité de chacun aux désordres du monde.

Il ne suffit pas de se draper dans la toge de la vertu outragée en disant « tous pourris ».

Voter est un droit. Le devoir citoyen est tout autre chose. S’il y avait un peu plus de véritables citoyens dans les « démocraties » occidentales, elles ne seraient pas dans l’état de décomposition dans lequel elles se trouvent aujourd’hui. La classe politique n’y serait pas aussi médiocre.

Il n’est que des rapports de force dans la vie.

Même la petite graine doit faire un effort pour repousser la terre qui la sépare de la surface. Si elle refuse l’épreuve, elle ne germera pas. Aucune fleur, aucun fruit, ne pousse sur le terreau de l’impuissance.

Si un principe refuse de lutter, il est normal que le principe opposé prenne le dessus.

Ce n est pas l’avidité des riches qui détruit la démocratie, mais l’absence de citoyens véritables en nombre suffisant pour créer un rapport de force.

Les gens ne s’intéressent pas à la politique parce qu’ils pensent que la politique est sale. C’est une erreur. La politique est la chose la plus noble qui soit, celle qui concerne l’organisation de la vie collective.

Elle n’est « sale » que parce que nous la laissons au mains des pires d’entre-nous (3), ceux qui ne luttent que pour leurs intérêts propres aux dépends de l’intérêt collectif. Ceux-là sont secondés par tous les Rastignac qui veulent se remplir le plus possible, le plus rapidement, sans travailler, sans respecter aucune règle. Ces gens-là dominent la politique parce que nous leur laissons la place depuis trop longtemps. Depuis toujours sans doute. C’est là tout l’intérêt de l’idée démocratique que de se poser en principe de renversement de la domination de l’homme par l’homme.

Les gens ne s’intéressent pas à la politique parce qu’ils pensent ne pouvoir rien faire utilement. Il est vrai que moins on s’investit, moins l’on a de poids sur le réel.

Cependant les peuples ont un atout essentiel contre les dominants: le nombre. Ce pourquoi les dominants tremblent à l’idée que les peuples ne se réveillent un jour de leur torpeur, car dès lors, aucun pouvoir ne ferait le poids face à l’obligation démocratique, face à l’obligation de gérer la cité pour le bien de tous et non exclusivement pour le bien d’une élite, d’une coterie.

Du reste, en ne faisant rien, en se soumettant aux injonctions du pouvoir ou en allant à la pêche grossir les rangs des abstentionnistes, les gens font déjà beaucoup. Leur « action » est loin d’être insignifiante. Cette passivité aide le pouvoir qui les domine au lieu que leur action ne les aide à s’en libérer.

La puissance des peuples est réelle.

Si les français avaient refusé de se prêter à la mascarade « jesuischarlie », il auraient montré à l’un des gouvernements les plus impopulaires de la cinquième république qu’ils n’étaient pas dupes de la manipulation d’un fait divers sanglant à des fins politiques. Le peuple aurait fait preuve à la fois de maturité, de réflexion et d’engagement réel. Gageons que les élections suivantes n’auraient pas amené un Macron à la présidence, car ce peuple-là ne se serait pas laisser sidérer par le bombardement médiatique qui nous a vendu ce personnage, malgré sa médiocrité évidente. Macron fut un des pires candidats lors du débat d’avant le premier tour. Le lendemain, il était devenu le meilleur sous la plume de tous les journalistes du pays. Le contraste entre la prestation réelle du personnage et la recension faites par les médias nous avait profondément choqué à l’époque. Au lieu de cela, les français ont brillamment passé le test de soumission et d’inculture politique que leur a fait passer le pouvoir. Avec un tel peuple, toute manipulation semblait possible. Tout ce qui a suivi, jusqu’à aujourd’hui, s’est fondé sur la certitude acquise par le pouvoir de l’absolue indigence intellectuelle, morale et politique des français.

Les gens ne s’intéressent pas à la politique parce qu’ils ne veulent rien y comprendre.

Un peuple éveillé ne se laisse pas impressionner par un bombardement médiatique, sur quel sujet que ce soit. Au contraire, l’unanimisme hystérique jouant délibérément sur l’émotionnel devrait sonner comme une alarme pour tout esprit adulte, réveiller instantanément nos capacités cognitives face au déferlement émotionnel. Au lieu de cela, les mêmes qui vous expliquent doctement qu’ils prennent du recul en regardant les news, sont les premiers à se laisser prendre au piège et à laisser, bille en tête, leur émotion les diriger à la moindre nouvelle manipulation: « jesuischarlie », « faisons barrage au fascisme », « Trump est un salaud », « restons chez nous pour sauver des vies », « vaccinons-nous », « Poutine est méchant »…

Un peuple éduqué qui voudrait faire « barrage au fascisme » serait d’abord à même de se donner une ou plusieurs définitions : historique, théorique, sociologique et journalistique du fascisme. Il devrait être capable d’évaluer si cette doctrine est bonne ou mauvaise, selon quelles conditions ; d’évaluer si les gens que l’on cherche à caractériser ainsi sont effectivement des fascistes ou pas. Si nous restons, pour la clarté de cet exemple, sur l’hypothèse que le fascisme est effectivement une possibilité du mal – le mal réel ne se cacherait-il pas sous d’autres incarnations que celle des habituels moutons noirs médiatiques, par exemple sous celles de ceux qui cherchent à salir l’image de leurs contradicteurs sous l’insulte. Un peuple moyennement éduqué devrait par exemple connaître ce que Pasolini disait du fascisme et où se trouvait, selon lui, la véritable tanière du mal.

Un peuple éduqué à le droit de ne pas voter pour Marine Le Pen, mais certainement pas sous le prétexte qu’elle serait le fascisme et le malin incarné. Surtout quand on regarde ce qu’il y a en face d’elle…

Les gens qui se désintéressent le plus de l’organisation politique de la cité, sont les mêmes qui se permettent de faire les difficiles quant au choix électoral proposé. Ils ne se comportent jamais en citoyens et continuent à refuser de l’être en votant blanc, nul ou s’abstenant. Ce faisant ils jouent objectivement le jeu du pouvoir actuel pour qui l’abstention est le moyen de se débarrasser de votants qui ne voteraient pas pour lui s’ils y étaient obligés et ne voteront pas, en se défaussant ainsi, pour ses adversaires. Se cacher derrière de prétendues questions éthiques ne change à rien à leurs responsabilités. Les gens qui s’intéressent à la politique savent que le candidat idéal n’existe pas, et que de deux périls il faut toujours choisir le moins pire. Et ne pas s’en laver les mains. Surtout pour des raisons aussi infantiles que celles qui sont généralement évoquées : le fascisme abstrait, le mal, la-madame-le-monsieur-pas-gentil…

Un citoyen curieux à qui l’on a présenté Donald Trump sous la forme d’un bateleur vulgaire d’émission télévisée et qui aurait eu la curiosité de suivre le débat Clinton-Trump, y aurait découvert un personnage, certes haut en couleur, mais tout à fait subtil, intelligent, ayant connaissance des dossiers et doté d’un certain humour. En face, nous n’avions qu’hystérie, agressivité, absence de programme, sinon le fameux « votez pour moi parce que je suis le bien » typique des mouvements de gauche contemporains et assimilés (écologistes…), et de ceux qui n’ont rien à offrir à la collectivité, sinon leur avidité à parvenir au pouvoir pour le pouvoir. Les américains ne s’y sont pas trompés, mais cela n’a pas empêché des milliers de gens de descendre dans la rue pour appeler à la destitution d’un président à peine élu, si ce n’est proférer des appels au meurtre… Était-ce là la fameuse éthique des « bons » et des « justes »?! Cela uniquement parce que les médias nous expliquaient à longueur de programme que Trump était un salaud…

« Restons chez nous pour sauver des vies », « vaccinons-nous », alors que la simple étude des chiffres montrait dès le début de la pandémie que ce virus n’était pas exceptionnellement dangereux et ne justifiait pas des mesures politiques ou sanitaires extrêmes. Au lieu de garder la tête froide, la majorité des gens se sont laisser envahir par le flot médiatique. Les gens qui se sont soumis aux injonctions et au chantage du pouvoir lui ont donné une force et une légitimité que ne lui donnait pas les arguments fallacieux qu’il utilisait pour terroriser la population.

Si Macron gagne le second tour, il aura été élu, avant les élections, par les gens qui se sont vaccinés.

Ce sont eux qui lui ont donné le pouvoir de restreindre les libertés, de confiner la population, d’obliger les gens à porter cette abjecte muselière – que certains portent avec fierté et ostentation – et de tenter d’imposer la vaccination obligatoire (affaire en cours, ne nous y trompons pas: réélu il n’aura de cesse que de faire passer cette ignominie, en s’appuyant sur la nouvelle majorité qui lui aura été complaisamment offerte par les covidés) pour une maladie qui ne tue pratiquement que des personnes ayant déjà atteint l’espérance de vie moyenne, à partir d’un produit non finalisé, produit par des laboratoires connus pour leurs méfaits (nombreux procès en cours ou perdus pour leurs autres productions) et imposé par un terrorisme médiatique de tous les instants. Un citoyen capable d’effectuer tranquillement des réflexions simples ne se laisse pas prendre. Il écoute les spécialistes compétents, comprend les arguments cohérents et ne se laisse pas prendre au jeu des autorités politiques et de leurs spécialistes de plateau télé : où l’on revient à la presse comme outil au service de ceux qui la possèdent. Là encore, un peuple correctement éduqué ne se laisse pas prendre à une propagande qui ne se crédibilise que par la répétition, l’hystérie, le jeu sur l’émotionnel.

Le pouvoir potentiel du peuple est considérable. Même sans disposer des leviers politiques qu’il devrait contrôler dans une véritable démocratie. Si les français avaient refusé en masse de se faire vacciner, Macron n’eut pas été présent au second tour des présidentielles 2022.

Que manque t-il aux peuples pour reprendre leur destin en mains ?

La connaissance. La compréhension des choses. D’où l’importance pour le pouvoir de contrôler l’accès à la connaissance, à contrôler les esprits par l’imposition constante d’une fausse connaissance, l’information.

Tout le monde sait que les médias ne disent pas la vérité. Tout le monde sait que les médias appartiennent aux puissances financières qui dirigent la société. Tout le monde est capable de comprendre que le discours médiatique ne peut que donner la vision du monde du pouvoir, celle qui défend les intérêts privés qui le tiennent en main. En période de tension sociale élevée : chômage, inflation, désindustrialisation, déclin du politique, politique restrictive des libertés, de « nous sommes en guerre »; le discours médiatique ne peut être qu’un discours de propagande en faveur de la domination: le pouvoir ne va pas éduquer les gens à le combattre.

Pourtant les gens persistent à ne se documenter, à « s’informer », qu’au travers majoritairement des médias mainstream.

S’informer n’est pas se cultiver. S’informer c’est prendre chaque jour sa petite dose de drogue médiatique. Et l’on ne se mithridatise pas en prenant un peu de drogue chaque jour. On devient un drogué. C’est tout. Un drogué qui court après sa dose d’information quotidienne, incapable de penser hors du cadre de la propagande, perçu par lui comme le cadre normal de la vie et de la réflexion politique, alors qu’il ne s’agit que du cadre d’imposition de la pensée dominante. Nous connaissons tous des personnes qui allument la radio dès le réveil pour écouter les informations. Les mêmes ne rateraient pour rien au monde le journal télévisé du soir et auront entre-temps consulté leur quotidien préféré. Les mêmes refuseront de lire le moindre ouvrage d’analyse politique, de philosophie politique ou d’histoire, surtout s’ils subodorent que l’ouvrage conseillé pourrait les faire sortir du cadre confortable de la pensée prédécoupée diffusée par les médias dont ils sont si friands. Ces gens-là vous diront qu’ils « prennent du recul ». Certes, ils sont capables de prendre du recul sur des faits ponctuels, ceux dont leurs connaissances leur permettront de comprendre qu’ils sont travestis par la « grande menteuse », mais les mêmes acceptent comme une évidence le cadre général. Or, c’est ce cadre-là qui est le piège. Accepter le cadre général de la domination (« les médias informent », « la société est démocratique », « l’Europe c’est la paix », « the west is the best » (4)…), c’est accepter la domination. Le reste est indignation de détail.

Pourquoi la plupart des gens refusent-ils de se cultiver politiquement ? Pourquoi la plupart baillent-ils d’ennui, regardent ailleurs, offrent un regard vide dès que l’on cherche à réveiller leur conscience politique, qu’on leur conseille un auteur ou un site Internet de réinformation qui nous paraît intéressant ?

Nous avons déjà vu deux premières réponses : la politique serait sale, les gens pensent ne rien pouvoir faire. Deux erreurs. Deux clichés.

Voici d’autres réponses possibles pour complexifier quelque peu l’analyse de ce mal endémique :

La croyance au fait de savoir. Principalement du fait des diplômés de l’enseignement supérieur. Ceux-là s’assoient une fois pour toute sur leurs diplômes et décrètent savoir sans jamais éprouver le besoin de mettre à jour leurs connaissances. Maladie particulièrement grave chez les professions dites intellectuelles, peuplées de gens qui se croient supérieurs aux autres, mais qui le plus souvent se contentent de ronronner dans leur zone de confort sans jamais remettre leurs connaissances à l’épreuve du réel, qui lui évolue sans cesse. Nous avons là une frange importante de la population qui devrait être plus citoyenne qu’elle ne l’est en réalité.

L‘aveuglement idéologique. On s’estime d’une certaine tendance politique et l’on refuse de s’intéresser, même de loin, même en ouvrant simplement un livre, à ce que l’on croit en désaccord avec nos idées, nos valeurs. Jugement à priori qui nous ferme bien des portes et assurément celles de la connaissance. Il ne doit pas y avoir d’à-priori en matière de connaissance. Sinon l’on ne peut pas se considérer comme étant un citoyen. On est un idéologue. De bas étage en plus, car en général on ne lit pas non plus les grands auteurs de sa propre tendance. On trouve dans ce vaste réservoir de votants une masse de gens qui soutiennent le pouvoir en croyant s’y opposer en votant blanc, nul ou en allant à la pêche le jour de l’élection.

Il n’existe pas de vérité objective. Ceux qui le pensent sont des idéologues. Il n’y a rien de mal à cela, mais il faut distinguer l’idéologie de la connaissance. La première permet le combat politique, la seconde l’élucidation du monde. Ce que nous pensons être la vérité évolue en fonction de nos connaissances. Poincaré et Einstein l’on montré à travers la fameuse théorie de la relativité. Théorie qui est elle-même une vérité transitoire, jusqu’à la découverte de nouvelles données qui modifieront la perception que nous pouvons avoir des choses. Nous l’avons vu, la politique est une science humaine comme les autres, fondée sur la connaissance. Plus il y a de connaissances dans l’élaboration d’une pensée, plus celle-ci est de qualité.

L’idéologie structure un corpus d’idées qui donne un éclairage sur le monde. Les idéologues sont nécessaires, ils permettent le combat politique. Les croyances d’une société donnée à un temps donné de son évolution permettent son organisation, sa cohérence et sa survie. Idéologies et croyances se rattachent à la notion de qualité statique, c’est à dire une qualité définie, acceptée par tous qui permet la structuration du lien social. La qualité statique est représentée par la coutume, la religion, la loi, l’idéologie, la doxa scientifique du moment.

A côté de la qualité statique se trouve la qualité dynamique, fondée sur les découvertes, les intuitions, c’est elle qui permet l’évolution (5).

Les idéologues qui refusent les pensées qu’ils perçoivent comme dangereuses pour leur idéologie sont dans la qualité statique. Ils défendent une structure stable qui leur convient. Il n’y a pas de mal à défendre ses idées, à partir du moment où l’on accepte les idées des autres. C’est ce que nous disait Simone Weil quant elle affirmait que la liberté d’expression totale et illimité pour toute opinion qu’elle quelle soit, sans aucune restriction ni réserve, était une nécessité pour l’intelligence.

Si l’on refuse d’écouter le discours de l’autre, on s’interdit la possibilité de – peut-être – accéder à un niveau de connaissance que nous n’avions pas atteint. C’est ce que font les gauchistes qui face à la débâcle objective de leur idéologie (statique), se réfugient dans le refus farouche de toute critique, se privant ainsi de comprendre que leurs (belles) valeurs sont peut-être mieux défendues par d’autres idéologies (dynamiques), au prix de l’acceptation de certaines erreurs (qui n’en fait pas ?) et d’un certain travail de remise à niveau intellectuel. Souvent, ces personnes en désarroi – car elles ont bien compris la déroute idéologique qui est la leur – sont enclines à se cacher derrière une attitude de doute systématique envers toutes les idées qu’elles perçoivent comme déstabilisantes. Leur idéologie, dépassée ou dévoilée, n’ayant plus aucune pertinence dans le débat d’idées, elles défendent leurs fragiles positions avec les seuls arguments d’autorité qui leur semblent encore utiles : les clichés et les idées reçues du discours dominant.

Et voilà comment des gens qui se vivent comme des rebelles finissent par se rallier au pouvoir.

Ces personnes se réfugient sous le parapluie du politiquement correct plutôt que d’accepter leur défaite idéologique et d’entamer un fructueux dialogue avec leurs adversaires d’hier devenus leurs amis de demain.

Inversement, accepter les discours et les arguments de l’autre nous permet de progresser, sinon dans la connaissance globale de la question débattue, au moins dans la compréhension de l’argumentation de l’autre et probablement dans l’amélioration de son propre argumentaire. On est gagnant dans tous les cas, tandis que le refus amène l’échec : celui de l’autre à qui l’on a refusé la légitimité du discours, le notre, qui nous sommes rigidifiés dans une position stérile.

L‘attitude du consommateur passif. Ne nous y trompons pas: regarder un match de foot ou lire un bouquin de Le Clezio, c’est strictement la même chose, d’un point de vue politique: du divertissement. On est dans le divertissement, de qualité certes …au moins pour ce qui est du football… mais pas dans la construction intellectuelle d’un adulte, d’un citoyen. Avec l’avantage pour le spectateur sportif de le savoir, tandis que le consommateur culturel croit dur comme fer se cultiver en suivant les conseils de lecture de Télérama. Non. Se cultiver – en l’espèce politiquement, – c’est lire, crayon en main (insistons !) les auteurs qui permettent de comprendre le réel contemporain. Le Clezio est un grand romancier, mais sa Lettre à ma fille lors de l’affaire Charlie nous a définitivement convaincu de la faiblesse de sa compréhension politique du monde. A moins qu’il ne soit un collabo de plus ; le monde culturel et artistique n’a jamais été majoritairement du coté des dominés. Pasolini est une exception.

La certitude d’être la sagesse incarnée. La croyance de certains en la pertinence de toutes les pensées qui sortent de leur esprit, à la beauté de toutes les émotions qu’ils éprouvent et aux sentiments venus du fond de leur cœur. Alors que nous vivons dans la société du spectacle – brillamment analysée, il y a près d’un demi-siècle déjà, par Guy Debord – monde dans lequel toutes nos émotions sont manipulées par les médias. Qui a lu Guy Debord chez ces génies spontanés ?

La croyance au fait d’être « bon » et d’être du « bon » coté. Maladie typique des gens de gauche – ils ont été formatés à penser cela. C’est une de leurs caractéristiques essentielles. Ils pensent que se dire de gauche suffit à disposer d’une compréhension politique du monde. A l’image du point suivant, cette façon d’être a été façonnée depuis cinq décennies par la culture du laisser-aller pour laquelle la moindre production de notre ego est valorisée au point de nous faire tous penser qu’il n’est pas nécessaire d’étudier ou de travailler pour comprendre et agir.

N’oublions pas le considérable travail de sape effectué par l’idéologie de gauche, les gauchistes, les « intellos » (catégorie distincte des intellectuels) de gauche, qui n’ont eu de cesse que de détourner le peuple de ses véritables valeurs : le courage, le travail « librement consenti » (Camus)(6), la « common decency », chère à Orwell et Michéa ; pour les remplacer par le nombrilisme, le ludisme, la superficialité consumériste de pseudos valeurs « culturelles ».

Un certain confort que l’on ne souhaite pas écorner. Le mouton préfère la chaleur du troupeau, celle qui exonère de penser par soi-même, de faire des efforts, de lutter, même si la fin de la route pourrait être tragique comme le suggèrent ces empêcheurs de dormir tranquille de complotistes. Pourquoi lire, étudier, se cultiver, quand la norme sociale nous apporte si confortablement les modèles de pensée et de comportement ? Avec, cerise sur le gâteau, l’assentiment de l’administration et de la police. Pourquoi cela devrait-il mal se passer ?

Qui dit confort dit conformisme. Il est tellement plus facile, sécurisant, de se conformer à la norme, qu’elle quelle soit, que de faire l’effort d’exister par soi-même. Le mal est sournois, et peu d’entre-nous peuvent se vanter de toujours échapper à la pression sociale. L’effort à fournir fait la différence entre le mouton et l’être libre. Ce n’est pas un effort facile.

La peur, chapitre Un. Les populations occidentales habituées au sur-confort et à l’aseptisation de leurs vies, ont peur de tout et de n’importe quoi.Les gens chérissent ceux qui apparaissent comme des protecteurs. Peu importe les analyses complexes sur l’ingénierie sociale, la propagande médiatique, la non-dangerosité de tel ou tel virus. Comme la majorité des gens n’ont pas les capacités cognitives leur permettant de débrouiller des situations un peu complexes, le discours médiatique roboratif suffit à remplir leur vide. Peu importe la qualité des intervenants et celles de leurs analyses. On a peur. Le gouvernement affirme nous protéger. Vive le gouvernement.

La peur, chapitre Deux : les gens n’agissent jamais. On le voit dans les relations de voisinage, dans les transports publics, quand il y a un problème qui dérange tout le monde : personne n’agit, les dos se courbent, les regards se font vagues, on détourne la tête…en espérant très fort que quelqu’un va avoir le courage de demander au fauteur de trouble de cesser, de régler le problème et mettre ses mains dans le cambouis à notre place ; ou – mieux – qu’un représentant de l’autorité va intervenir et mettre fin au désagrément. Alors on vote blanc, ou on va à la pêche le jour de l’élection pour n’avoir pas à se déterminer, pas à prendre de risque ( et quel risque : mettre un petit papier dans une urne!).

La croyance qu’en étant gentil avec notre tortionnaire, nous allons l’amadouer, il va être gentil avec nous. N’est-il pas humain lui aussi après tout ? Sauf que l’on sait bien que plus l’on se montre faible avec un agresseur, plus celui-ci prend courage et redouble de férocité. Le sang appelle le sang. Pas la compassion. Et puis, compassion envers qui ? Envers des lâches ? Des pions ? Des inutiles ? Penser adoucir un agresseur en se soumettant à ses volontés est un très mauvais calcul. Quand à ceux qui pensent qu’il est plus facile de subir que de se battre et risquer de prendre des coups, eux aussi font un mauvais calcul. Lutter est plus facile, plus dynamisant, plus gratifiant. On risque même de gagner. Il ne faut pas avoir peur de mourir, mais l’on meurt moins sur un ring que dans un abattoir.

Les humains semblent fascinés par le pouvoir. Ceux qui votent pour le sortant, le font souvent parce qu’ils ont envie de se sentir membres du club. C’est la même motivation qui fait les foules s’esbaudir devant la reine d’Angleterre ou se rengorger quand on est invité à une soirée un peu privée ou le vulgum pecus n’est pas convié. Être membre du club, ou le faire croire.

La flemme de se cultiver. Pourquoi faire des efforts quand on est persuadé que tout ce qui vient du fond de notre cœur est juste et bon, que toutes nos émotions sont belles, toutes nos idées les plus immédiates vraies et justes ? Culture du laisser-aller qui a produit ces peuples européens contemporains qui réussissent le tour de force d’être à la fois incultes et prétentieux.

Le bon peuple lui, ne pouvant se cacher derrière ses diplômes ou ses petites positions sociales a montré ces dernières années plus de capacité à s’instruire et à lutter que les classes moyennes, particulièrement les milieux dit intellectuels. Gageons que le déclin du quotient intellectuel dans les pays occidentaux ne provient pas des classes populaires. Celles-ci souffrent terriblement des politiques libérales menées depuis le début des années quatre-vingt. La souffrance ouvre les yeux, à défaut de faire ouvrir des livres, encore que le bas peuple se cultive plus politiquement que la majorité des gens des classes moyennes.

Ce sont ceux qui ne souffrent pas encore assez et qui refusent de s’intéresser à la politique qui font le jeu du pouvoir. On lit ici ou là qu’il pourrait s’agir de certains retraités relativement nantis, de baby-boomers, de certains fonctionnaires au présent et à l’avenir assurés – au chaud dans leurs certitudes idéologiques progressistes – ou bien des récipiendaires de subventions associatives. C’est ce type de personnes qui laissent les pires d’entre nous occuper le terrain de la politique (7). Eux qui soutiennent le pouvoir en se soumettant à tout, eux qui ne vont pas voter ou votent pour le pouvoir par peur du changement, par volonté de défendre leurs illusoires petits privilèges ou par la simple acceptation du discours dominant: « faisons barrage au fascisme », « le fascisme c’est Le Pen », « ne votons jamais pour Le Pen », même si se serait la seule échappatoire (certes très insuffisante) pour se tirer des griffes du monstre capitaliste.

La plupart des gens ne vivent pas. Ils ne font que subir leur vie. Ils réagissent aux évènements, anticipent peu, et probablement pas du tout en ce qui concerne un domaine qui ne leur apparaît pas comme essentiel à leurs vies. A tord – vu l’impact de la politique sur le quotidien de chacun, particulièrement sous ce type de pouvoir. Les analyses sur les raisons de l’apparente incohérence des électeurs peuvent être subtiles, et apporter une part de vérité, les gens, eux, réagissent de façon simpliste : Je suis de gauche (vision purement sociologique, sans comprendre ce que cela signifie politiquement et historiquement), donc je vote pour le candidat de gauche le plus en vue. Je suis bourgeois catholique, donc je vote pour le candidat qui représente le mieux la bourgeoisie, tans pis s’il est aussi le représentant de valeurs contraires à ma religion. J’ai un bon emploi de cadre moyen, je me considère comme un gagnant, je vote printemps. Et ainsi de suite.

Solutions simples et indolores (avec un peu de travail)

« Mettre le portable aux chiottes et des coups de pioches dans la télé » Damien Saez.

« Teach your kids to recognize and despise all the propaganda filtered down by the dead echelons mainstream medias » Morrissey.

Contrairement aux idées reçues, les solutions sont simples, faciles à mettre en œuvre et à la portée de tous. Il y faut juste un peu de courage, un peu de travail. Il n’est pas utile d’aller se faire tabasser par la police pour rentrer chez soi sans avoir rien obtenu. L’émeute qui n’est pas révolution ne sert pas à grand chose, sinon à se sentir moins seul. Ce qui est déjà bien, mais ne suffit pas.

Ne plus regarder la télévision, écouter la radio ou lire la presse. Cachés derrière leur prestige passé, les grands noms de la presse ne font pas exception. Les rédactions ont changé, les propriétaires aussi et il est loisible à chacun de constater le déclin objectif des contenus.

S’informer sur Internet. Il y a de tout sur le net, oui. Mais on y retrouve tous les journalistes de qualité qui ont été virés des médias mainstream, tous les auteurs de qualité qui n’ont pas accès à ces mêmes médias, assorti d’une diversité de tendances et d’opinion qui est un bonheur pour la stimulation de notre intelligence et nous paye de la monotonie et de la médiocrité du discours dominant.

Réapprendre à penser par soi-même et apprendre à chercher l’information de qualité. Se rendre capable de repenser ses propres croyances ou relativiser les discours, y compris de nos auteurs préférés: personne ne détient toute la vérité. C’est une tâche passionnante. Nous sommes sidéré de constater le peu de curiosité intellectuelle de la plupart des gens, en particulier issus des milieux dit intellectuels.

Pour penser par soi-même il faut être capable de structurer nos connaissances. Il faut leur donner des cadres théoriques de qualité. Des cadres théoriques et non idéologiques. Et augmenter petit à petit notre bagage en le complétant sans cesse. A ce titre, on comprend que l’écart se creuse exponentiellement entre ceux qui un jour on repris leur destin intellectuel en main et ceux qui restent désespérément sur le quai, ne s’informant que par les mass-médias. On acquiert les bases théoriques ouvrant à la compréhension du monde en lisant des livres. C’est à dire des ouvrages écrits longuement par des auteurs qui ont fait un travail en profondeur avant de le soumettre à leurs lecteurs. Internet et ses articles sont indispensables pour informer, donner des idées, orienter. Les livres sont indispensables pour comprendre. Mais pas n’importe quels livres.

Lire les livres clés. les auteurs importants. En fin de texte, vous trouverez deux listes de livres importants. La première, de petits livres essentiels que vous pouvez largement trouver le temps de lire entre les deux tours.

Contrairement à une idée reçue (une de plus en la matière), on n’exerce pas un quelconque devoir de citoyen en allant voter. On exerce son droit de vote. C’est tout. La démocratie, c’est bien autre chose. Le système parlementaire n’est pas la démocratie. C’est même techniquement le contraire de la démocratie. Et le vote n’est pas l’alpha et l’oméga de l’action démocratique. Mais ceci est une autre histoire. Les amateurs iront chercher chez Etienne Chouard les éléments de réflexion qui pourraient leur être utiles. Ce n’est pas l’objet de cet article qui se voulait synthétique et est déjà trop long.

Et l’action ?

Une fois ce travail fait :

– vous n’êtes plus « Charlie »,

– vous ne vous laissez plus attraper par la propagande. Vous la voyez venir de loin avec ses gros sabots,

– vous ne soutenez plus le gouvernement en manifestant à ses côtés, en votant blanc ou en vous abstenant,

– vous ne vous cachez plus en ne soutenant pas les classes populaires quand elles se révoltent,

– vous ne vous soumettez plus à l’inacceptable, même si cela demande des efforts et parfois du courage. Vous sortez de votre zone de confort,

– vous ne soutenez pas un gouvernement félon en acceptant de vous faire injecter des produits douteux dans votre corps,

– vous entrez dans la résistance passive,

– vous ouvrez des possibilités à la désobéissance civile, qui pour être active doit être le fait d’un grand nombre de citoyens. Si un seul refuse de payer ses impôts, il ne va pas aller très loin, sinon à la Santé. La désobéissance civile, pour être efficace et éviter la violence, doit être le fait du plus grand nombre, être (relativement) spontanée et générale. Sinon ce n’est plus de la désobéissance mais de la rébellion, ce qui est un autre mode de combat politique, sans doute difficile à mener de nos jours vu l’évolution des techniques de contrôle,

– il se peut que vous compreniez l’intérêt de privilégier la liberté au confort. Peut être allez vous retrouver les vertus de courage qui ont fait les grands peuples et qui font tellement défaut aujourd’hui.

A ce point, sans sortir de chez vous, sans même être allé voter, vous avez déjà commencé à faire quelque chose, à agir, à lutter pour votre liberté et pour votre dignité d’Être humain. A ce stade, vous n’êtes déjà plus un mouton, un covidé.

Il vous reste à aller voter dimanche. Et à mettre un bulletin dans l’urne d’une façon beaucoup plus fondée qu’auparavant. Ce n’est pas encore la démocratie, mais vous êtes sur le chemin.

Plus nous serons nombreux à choisir ce chemin de l’étude, plus nous nous offrirons d’outils qui nous aideront à résister à l’arbitraire de ceux qui monopolisent le pouvoir.

Résistance passive.

Désobéissance civile.

Vote informé.

Demande de médias et de débats politiques de qualité.

Solidarité…la grande force des puissants, et LA faiblesse des peuples…

Courage retrouvé.

Imagination…

A lire entre les deux tours

Commentaires sur la société du spectacle. Guy Debord. 1988

La dissolution du politique dans le médiatique et la communication.

Gouverner par le chaos. Lucien Cerise. 2010

La construction concertée d’individus infantiles et soumis.

L’impasse Adam Smith. Jean-Claude Michéa. 2002

L’arnaque de la gauche.

Et un film : La stratégie du choc. De Michael Winterbottom, d’après le livre de Naomie Klein (trop dense pour être lu dans les quelques jours précédant le second tour).

A avoir lu (sélection minimale non exhaustive)

Le rapport Lugano. Susan George. 2000 pour la trad. Française.

Le Great Reset, en mieux écrit que chez Schwab.

Le discours de la servitude volontaire. Etienne de la Boétie. 1576

Le mécanisme de la soumission, d’une actualité brûlante.

La stratégie du choc. Naomie Klein. 2008 pour la trad. Française.

L’historique du mouvement que nous subissons aujourd’hui.

Comprendre l’empire. Alain Soral. 2011

Ce qu’est l’empire capitaliste prédateur anglo-saxon.

Qu’est ce que le fascisme ? Emilio Gentille. 2004 pour la trad. Française.

Pour sortir de l’invective et comprendre ce que fascisme veut dire.

Animal farm. George Orwell. 1945

Au sources du wokisme.

Adresse aux vivants sur la mort qui les gouverne et l’opportunité de s’en défaire. Raoul Vaneigem. 1990

Tout est dans le titre. L’art de créer des situations…qui nous soient favorables…

Postface

Ne nous y trompons pas, tout ce qui précède relève d’un monde où les gens découvriraient subitement les vertus de l’intelligence et de l’étude.

Avec une pointe de courage social pour relever le tout.

Nous n’en sommes pas là et subissons au contraire les conséquences d’une évolution politique ayant tout fait pour que nous n’en soyons pas là aujourd’hui.

Seuls restent les relations de domination…et les rapports de force, si les dominés se découvrent un jour capables de résistance…

Franceschino Guicciardini

Notes :

(1) La république, livre VI. Platon. Repris par Simone Weil dans La pesanteur et la grâce.

(2) Nietzsche pensait que l’on ne lit véritablement que crayon en main, en annotant les passages sur lesquels on va pouvoir revenir. Toute autre forme de lecture ne produit qu’un effet global et ne permet pas une compréhension profonde de ce que l’on vient de lire.

(3) (6) Marcel Camus. Carnets / Mai 1935-Février 1942.Tome 1. 1962

(4) The Doors. The end.

(5) Sur ces notions de qualité statique et dynamique nous ne saurions trop conseiller au lecteur de se tourner vers le Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes de Robert Pirsig, pour la notion de qualité, et sur Lila, du même auteur, complément du premier livre plus précisément axé sur les notions de qualité dynamique et statique.

(7) « La politique et le sort des hommes sont formés par des hommes sans idéal et sans grandeur ». Marcel Camus. Carnets Tome 1. 1962

2 pensées sur “Reflexions sur la citoyenneté au travers de l’élection du 10 avril.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *