Le chômage dans la quatrième révolution industrielle
Source : euro-synergies.hautetfort.com – 12 août 2022 – Ernesto Mila
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L’expression « quatrième révolution industrielle » a été inventée par Klaus Schwab, président du Forum économique mondial. De nombreux autres, avant lui, nous avaient avertis; ils nous ont dit: l’idée que l’humanité – en fait, les pays développés – est confrontée à une nouvelle mutation qui accompagne la technologie et qui aura un impact plus rapide (et plus profond) sur notre société que toute autre mutation précédente. Schwab a simplement profité de sa position de membre du comité directeur du club Bilderberg et de président du Forum économique mondial pour populariser le terme. Il est donc l’un des visages publics de « l’élite », de ceux qui « tirent les ficelles »… Il vaut la peine de connaître ses critères.
Lorsqu’il lit un livre, le lecteur suppose que l’auteur est « sincère ». Il ne cache rien, il analyse un sujet de manière plus ou moins objective et exprime son opinion. En réalité, ce n’est pas le cas. Tout auteur a tendance à cacher les aspects qui ne favorisent pas sa thèse ou qui pourraient provoquer l’animosité des lecteurs, voire générer des réactions indésirables de la part du lecteur. Ainsi, il faut être très prudent en lisant La quatrième révolution industrielle écrite par Klaus Schwab et préfacée dans son édition espagnole par Ana Botín (qui en profite pour faire l’apologie de Banco Santander, en soulignant combien elle se soucie des citoyens…).
La grande remise à zéro, ou la panacée universelle
Schwab est également l’un des doctrinaires de la « grande réinitialisation », l’idée que la pandémie était une occasion de façonner « la reprise économique et les relations mondiales ». Lorsqu’il a lancé cette idée en 2020, il avait à ses côtés le prince Charles d’Angleterre, héritier du trône britannique et membre d’une autre des familles « élites » du monde. Charles, après avoir entendu les propositions de Schwab et les mesures qu’il proposait au niveau mondial, a seulement accepté de dire que tout cela serait mis en œuvre « si la population l’accepte ».
Schwab a dû sourire devant tant de naïveté (ou de cynisme) : si nous en sommes arrivés là, à accepter la mondialisation malgré ses défauts évidents et l’instabilité croissante de l’économie mondiale, si nous en sommes arrivés à voter pour des « leaders mondiaux » tels que Biden, Sánchez, Macron ou Trudeau, si nous avons accepté d’être enterrés chez nous pendant deux ans à cause d’une grippe à faible taux de mortalité, comment ne pas accepter la « grande réinitialisation », et encore plus si elle nous est présentée comme un chemin jonchés de pétales de roses.
Schwab, à l’époque, a défini la « grande réinitialisation » en déclarant que « la pandémie représente une rare opportunité de réimaginer, réfléchir, renégocier et redémarrer notre monde et de forger un avenir plus sain, plus équitable et plus prospère ».
Le mot d’ordre du millénaire est « durabilité »
Depuis deux ans, les laboratoires technico-scientifiques ne chôment pas. La société a évolué, mais pas la recherche et l’application de nouvelles techniques. De plus, alors que la population s’inquiétait de savoir si elle devait être vaccinée une troisième ou une vingtième fois, si elle utilisait le même masque depuis deux jours, si cette variante du virus était plus mortelle ou si tout cela n’était qu’une exagération, si l’ERTE serait perçu à la fin du mois et combien de temps il durerait… les laboratoires étaient, à ce moment précis, en train de générer des techniciens pour – comme l’a dit Schwab – s’engager sur la « voie de la durabilité ».
« Durabilité » est le mot clé de toute cette orgie de slogans : si nous ne sommes pas « durables », la planète meurt. Et, bien sûr, si les pôles fondent, si notre « empreinte carbone » est tangible, si nous ne créons pas de centrales énergétiques « propres »… nous allons à vau-l’eau. Nous tous, le vaisseau planétaire, périssons. Et nous avec. Alors qui pourrait renoncer à la « durabilité » de la planète ?
Et pourtant, il faut analyser les termes pour voir qu’il s’agit d’un gros mensonge : quelque chose est « durable » lorsqu’il se perpétue dans le temps. Et le temps est une ligne infinie, bien plus encore du point de vue humain. Cette idée est complétée par une autre : le « développement » est un synonyme de « progrès ». S’il y a développement, il y a progrès. Ainsi, en réunissant les deux termes, on considère qu’il s’agit d’un syntagme optimiste : mieux vaut un « développement durable » qu’une « pauvreté insoutenable », bien sûr. Toutefois, cela s’applique à la planète Terre, c’est-à-dire à une planète aux possibilités limitées. Il est important de ne pas l’oublier : il n’y a pas plus de pétrole sur terre qu’aujourd’hui, et il diminue chaque jour. Et il en va de même pour tout autre minéral. Nous pourrions prolonger l' »ère du silicium », grâce au fait qu’il s’agit de l’un des éléments les plus courants de la planète… mais nous ne pourrons pas la prolonger éternellement, car le silicium, comme le pétrole, est présent sur Terre dans un volume spécifique et fini. L’idée même de « développement durable » implique la nécessité d’une planète aux ressources infinies. Et ce n’est certainement pas le cas.
Des milliards de chômeurs: le premier effet de la « révolution technologique »
Ce genre d’idées, qui n’ont aucune base objective et sont facilement réfutables, est au cœur de la théorisation de Schwab sur l’avenir technologique qui nous attend. Par exemple, dans une démonstration de sincérité, Schwab reconnaît que la « révolution technologique » aura certains effets négatifs sur l’emploi. Et il dit : tout comme la révolution de la vapeur, la première, a généré des mouvements de protestation contre elle, maintenant il y a le même risque, mais il n’y a pas de problème, parce que de nouveaux emplois et de nouvelles opportunités commerciales seront créés. Et nous en revenons donc au « futur plus sain, plus équitable et plus prospère », sur lequel ils insistent sans cesse. Cette idée est-elle vraie ?
Bien sûr, chaque révolution technologique génère de nouvelles attentes et de nouveaux emplois. La révolution néolithique a entraîné une augmentation du nombre de personnes travaillant dans l’agriculture, la révolution Gutenberg a entraîné une augmentation du nombre de compositeurs, d’imprimeurs, de relieurs, et donc de tanneurs, de fabricants de papier, etc. Chaque révolution technologique a généré de nouveaux emplois qui n’existaient pas auparavant, mais il y a une différence aujourd’hui : la presse à imprimer existe depuis plus de trois siècles et en générant des emplois importants par rapport au nombre total d’habitants, elle l’a fait progressivement. Les effets de la révolution de la vapeur, qui a commencé en 1760, n’ont commencé à se faire sentir dans la société industrielle qu’un siècle plus tard, lorsque les industries textiles alimentées par des chaudières se sont multipliées dans tout le monde développé. Même lorsque Henri Ford a mis en place des chaînes de production et que le taylorisme est apparu, ses effets sur l’emploi n’ont pas été immédiats ; il a fallu attendre la Seconde Guerre mondiale pour qu’ils soient généralisés. En d’autres termes, entre l’irruption d’une nouvelle technologie et ses répercussions sociales, quelques décennies s’écoulent.
Mais ce ne fut pas le cas avec la « troisième révolution industrielle ». Dès la fin des années 1960, l’humanité a rapidement embarqué, d’abord le transistor, puis la puce électronique. De l’avènement de l’Internet à sa généralisation, il s’est écoulé à peine huit ans. Encore moins pour l’émergence et la diffusion de la génération intelligente de la téléphonie. Schwab lui-même nous donne quelques prévisions : en 2025, la voiture autonome et les drones de transport se seront généralisés, la robotisation des entreprises sera arrivée à peu près au même moment. Et ainsi de suite. La nouveauté de la « quatrième révolution industrielle » est la vitesse à laquelle elle se propage. Nous comprendrons alors la « terreur » de Schwab face à la situation qui pourrait être créée.
Par exemple, il y a 300.000.000 de chauffeurs de taxi dans le monde. Certains d’entre eux travaillent pour ce que Schwab appelle des « entreprises disruptives » (Uber, par exemple), ce qui constitue effectivement une « nouvelle opportunité d’emploi » dans la « quatrième révolution industrielle », mais que restera-t-il de ces emplois après l’arrivée des « voitures autonomes » qui ne nécessitent pas de conducteur? Réponse: 300.000.000 de chauffeurs de taxi au chômage dans le monde.
Autre possibilité: les magasiniers de supermarché. Des centaines de millions d’autres dans le monde qui sont destinés à se retrouver au chômage dès que la robotique fera irruption dans ces établissements.
Plus encore: les chauffeurs-livreurs. En effet, d’autres entreprises « disruptives » (Amazon, Bangoog, Alibaba) ont anéanti des millions de petits commerces, mais il est également vrai qu’elles ont créé des emplois de chauffeurs-livreurs, sans oublier qu’à l’intérieur des grands centres logistiques d’Amazon, ils sont déjà complètement robotisés et qu’à Barcelone, par exemple, avec le volume de neuf blocs de l’Eixample (300×300 mètres de surface), ils emploient à peine 50 personnes dans leurs différentes équipes. D’ici quelques années, les drones dans les airs, les mini-véhicules autonomes au sol, remplaceront absolument tous ceux qui aujourd’hui vivent de la livraison. Sans oublier que, à l’exception des grandes chaînes situées dans des zones prestigieuses, le reste des vendeurs est également destiné à perdre son emploi…
Et ce n’est pas un seul secteur qui va subir la mutation, mais celle-ci va se faire sentir dans la majorité des secteurs d’emploi. C’est une chose que les syndicats ne reconnaissent pas et sur laquelle ils n’ont aucune opinion (après tout, ils sont des vestiges de la deuxième révolution industrielle et y sont restés). Le fait est que, dans peu de temps, les niveaux de chômage pourraient dépasser les pires moments des grandes crises économiques et ils ne seront pas générés par la récession engendrée par ces mêmes crises, mais par l’évolution technologique.
Et le problème caché par Schwab et tous ceux qui, comme lui, croient en un « avenir plus sain, plus équitable et plus prospère », c’est que les « nouveaux emplois » qui ne manqueront pas de se créer ne seront pas occupés par du personnel peu qualifié, mais que les quelques emplois créés par rapport à ceux qui sont perdus exigeront des qualifications technologiques élevées, alors que ceux qui sont perdus ne nécessitent pas de compétences élevées. Les emplois liés à la maintenance et au développement de ces nouvelles technologies vont, bien sûr, augmenter… mais rien de plus. Et il n’y aura jamais autant d’emplois créés que ceux qui seront détruits par cette quatrième révolution industrielle. L’accumulation de chômeurs générera inévitablement des situations explosives de protestation sociale.
C’est ce qui explique bon nombre d’attitudes des gouvernements actuels
A partir de là, nous pouvons comprendre beaucoup de choses :
– on peut comprendre pourquoi les gouvernements testent la possibilité d’un « revenu de subsistance de base ».
– on comprend pourquoi toutes les mesures approuvées par les gouvernements tendent à réduire la population (en commençant par l’avortement et en terminant par l’euthanasie, en ignorant les avertissements concernant certains additifs considérés comme responsables de l’infertilité masculine et féminine).
– il est compréhensible que les gens soient encouragés à avoir des animaux de compagnie plutôt que des enfants.
– on comprend pourquoi il y a une permissivité croissante par rapport aux drogues et pourquoi les effets négatifs causés par des drogues sociales apparemment plus inoffensives sont cachés et les campagnes de lutte contre la toxicomanie ont disparu.
– on comprend pourquoi on insiste sur la question des LGTBIQ+ qui, si elle sert à quelque chose, c’est pour justifier la baisse du taux de natalité et comme couverture des problèmes majeurs qui, bien sûr, ne sont pas causés par le fait qu’untel ou untel se regarde dans le miroir et se voit avec un sexe différent de celui qui lui a été attribué par son ADN.
– On comprend l’intérêt porté au développement de systèmes générant des mondes virtuels (le Metaverse et d’autres initiatives similaires) qui permettront aux citoyens de créer plus facilement une réalité virtuelle dans laquelle ils pourront s’immerger, selon leur bon vouloir, sans aucun contact avec la réalité objective, et dans laquelle ils resteront dans une situation de léthargie physique.
– on comprend que la grande terreur des élites économiques et des sectes mondialistes soit la réaction de la population à un avenir dans lequel la grande majorité devra vivre de la charité publique dans une situation très bien décrite par la littérature cyberpunk.
– on comprend également pourquoi les gouvernements occidentaux autorisent une immigration de masse sans restriction, qui contribuera à la perte d’identité et à la conversion des sociétés occidentales en un échiquier où opèrent de petits groupes ethniques-religieux-sociaux sans lien entre eux, empêchant toute contestation globale.
– En bref, on peut comprendre pourquoi les gouvernements et les grands centres de décision mondialistes (ONU, UNESCO) et globalisants (Club Bilderberg, Forum économique mondial) sont si pressés de faire modifier les lois, les constitutions et les concepts avant qu’une vague de protestations mondiales ne se produise, empêchant la réalisation de leurs projets pour « un avenir plus sain, plus équitable et plus prospère ». Si ces changements juridiques et constitutionnels interviennent après que la révolution technologique a semé dans tous les pays des centaines de millions de chômeurs, il pourrait bien y avoir un retour de bâton – même violent – contre les promoteurs et les augures de cet avenir. C’est pourquoi ils s’empressent de serrer la vis à la société, en créant de faux problèmes, en établissant des lois draconiennes, en réformant l’éducation jusqu’à des extrêmes ridicules, en essayant d’effacer toute trace d’identité dans la population.
Il faut savoir que la « quatrième révolution industrielle », à tous points de vue, est impossible et incompatible avec les destinées humaines. Elle a été conçue par des « élites » économiques, bénéficiaires de la mondialisation, pourvues de conceptions culturelles mondialistes. Elle a été conçue pour leur propre bénéfice et enveloppée dans leurs délires idéologiques. Elle n’a pas été conçue, pas pour vous, pas pour moi, pas pour nos voisins, pas pour nos enfants.
Sa « quatrième révolution industrielle » n’est pas ce dont l’humanité a besoin.
Illustration : Pazzi ouvre le premier restaurant entièrement robotisé à Paris.
Complément : quand je parle des pays sunnites, je fais référence à ceux qui sont plus proche de Tel-Aviv que de la Mecque!
Si je vivais dans un pays tiers et notamment musulman (ce qui ne me dérangerais pas outre mesure pourvu qu’il combatte pour certains principes, c’est-à-dire certainement pas la majorité des pays sunnites), je ferais allégeance à la population autochtone et combattrais à ses côtés et selon ses principes…
Un vrai nationaliste qui se bat pour le pays dans lequel il vit et pas dans un pays fantasmé…
Alors, vos présupposés, je ne vous dis pas ce que j’en fais!
Ce que Marx n’avait pas prévu c’est obsolescence du « prolétaire » remplacé par le « robot »…
Mais était-ce simplement une erreur de jugement?
En complément :
Certains semblent avoir un don de préscience (Attali par exemple) mais, comme certains auteurs de romans d’anticipation (Orwell, Huxley et bien d’autres), ils ont accès à des sphères qui, elles, anticipent…
« Mon Peuple bien-aimé, l’humanité caresse tant les avancées, surtout technologiques et Moi Je vous manifeste que l’humanité sera privée de cette technologie. La Terre a été martyrisée par l’homme et par les grandes puissances mondiales qui ont injecté la technologie mal employée avec laquelle ils l’ont intoxiquée. »
Message de Notre-Seigneur Jésus Christ à Luz de Maria de Bonilla, 14 février 2019.
Sans technologie, leur tour de Babel va rester inachevée, et eux sombreront dans le néant infini, l’enfer qu’ils ont bien mérité.
Merci de remettre les pendules à l’heure, pendant que des ignorants munis d’œillères tombent dans le piège grossier de la division sociale organisée par ceux que vous désignez.
Un article sur le R.S.A a provoqué une levée de boucliers contre les fainéants, pourtant publié sur un site de « Réconciliation »…le pire est à craindre chez les masqués du bulbe !
Hélas, je ne constate aucune convergence dans votre sens pour l’instant, malgré les preuves qui s’amoncellent.
Beaucoup se recroquevillent sur les miettes qui leur restent, victimes de décennies de propagande de jouissance matérielle et d’indifférence envers l’Autre présenté comme un prédateur en puissance.
C’est un retour à l’homme des cavernes.
Sauf que les « prédateurs sociétaux » existent bel et bien…
Et ceux qui se recroquevillent sur les miettes sont les mêmes que vous avez l’air de défendre!
Pourquoi croyez-vous que les minimas sociaux existent-ils?
Simplement pour le bien de ceux qui y ont accès ou bien pour anticiper une révolte sociale?
Les « Restos du Coeur » pleins de bons sentiments sont, en dernier ressort, un pansement sur une jambe de bois!
Et puisque vous faites allusion à la « réconciliation » : je ne me réconcilie qu’avec les gens qui le veulent bien et qui le méritent selon MES critères… La réconciliation sans condition (comme la réddition) est un aveu de faiblesse et profite TOUJOURS à ceux qui ne la réclame pas!
Sortez donc de votre communautarisme et après, on verra!
De quel droit vous permettez-vous de me taxer de « communautarisme »?
Vous interprétez mon commentaire en me faisant un procès d’intention, je ne fais que constater l’agressivité gratuite de personnes ignorantes qui tombent dans le piège de la guerre de tous contre tous concoctée en haut lieu !
Quant à votre définition de la réconciliation, elle est plutôt étriquée et répond tout à fait à l’individualisme ambiant qui divise au lieu de rassembler.
Les « autres » doivent vous faire allégeance sans conditions…
Avec de tels principes la CONVERGENCE n’est pas pour demain, et c’est la guerre civile qui se profile.