L’UE est-elle prête à entrer en guerre pour le lithium ?

Source : reseauinternational.net – 5 janvier 2024 – Phil Butler

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L’énigme du soutien fou de l’UE au régime de Zelensky à Kiev est désormais résolue. Toute personne intéressée peut comprendre pourquoi les Allemands, en particulier, ont poignardé la Russie dans le gâchis des perspectives de paix des accords de Minsk. Lithium.

La société mère d’Energy Monitor, GlobalData, a récemment publié un rapport montrant que les plus grandes réserves de lithium d’Europe se trouvent dans la région russe du Donbass. L’ancien gisement ukrainien de Shevchenkivskyi dans la région de Donetsk et le bloc de Kruta Balka dans la région de Zaporijia font désormais partie de la Russie. Ces vastes réserves s’ajoutent aux énormes gisements de lithium de la Russie (désormais 1,5 million de tonnes métriques) et consolident la position de la Russie parmi les dix premiers pays producteurs de lithium. Si l’on considère les réserves des autres pays des BRICS, y compris la Chine (2 millions de tonnes), l’industrie de l’UE se trouve à un point de bascule.

Ce qui est le plus significatif ici c’est que l’UE, et particulièrement l’Allemagne, ont désespérément besoin de ce minéral rare pour fabriquer les produits de technologies vertes comme les turbines éoliennes, les véhicules électriques et une grande variété d’appareils électroniques. Ce texte tiré d’une synthèse du Critical Minerals Thematic Intelligence Report est révélateur :

«Les minéraux critiques sont essentiels pour la transition vers un monde à faibles émissions de carbone. Plus de 70 pays dans le monde ont fixé des objectifs de zéro carbone et se sont engagés à réduire leurs émissions. Toutefois, ces mesures généralisées en faveur d’un avenir plus vert mettent à rude épreuve les ressources naturelles, en particulier les minerais nécessaires à la production de technologies de transition énergétique telles que les véhicules électriques (VE) et les panneaux solaires…»

Le rapport révèle ensuite comment ces minéraux rares sont entièrement monopolisés par quelques régions et comment les problèmes de chaînes d’approvisionnements affectent leur récupération et leur distribution. En bref, si l’Europe ne se procure pas davantage de lithium, la transition énergétique dont la présidente de l’UE, Ursula von der Leyen, se vante tous les deux jours sera soit retardée, soit rendue irréalisable en raison de la pénurie de la demande.

Alors que les États-Unis, l’Australie et quelques pays d’Amérique latine se taillent la part du lion dans les réserves de lithium, l’accès de l’UE à ces approvisionnements sera coûteux. En outre, les États-Unis et ces pays émergents utiliseront certainement la plus grande partie de leurs réserves pour leurs besoins nationaux.

La demande (le besoin) d’approvisionnement européen en lithium est si intense que le député CDU allemand Roderich Kiesewetter a admis que le conflit entre la Russie et l’Ukraine concernait les 500 000 tonnes ou plus de ce minerai qui se trouvent sous le sol de la région du Donbass. Kiesewetter a déclaré : «L’Union européenne soutient l’Ukraine en raison des gisements de lithium dans le Donbass». L’homme politique a également fait remarquer que le Donbass faisant désormais partie de la Russie, cela implique une dépendance de Berlin à l’égard de Moscou.

Kiesewetter, colonel à la retraite, suggère également que l’Allemagne fournisse au régime de Zelensky des missiles de croisière Taurus, d’une grande précision et d’une portée de 500 km. Le missile suédois/allemand lancé par avion porte une ogive de 1100 livres et est essentiellement une arme de type «bunker-buster». Ces missiles seraient bien plus utiles aux derniers bataillons nazis de Zelensky que quelques vieux chars Léopard rouillés. Les déclarations du député signifient toutefois que l’Allemagne et l’UE ont désormais l’intention de s’emparer des vastes ressources de l’Ukraine par la force. Le coup d’État de l’Euromaïdan n’a fait que mettre le pied des élites occidentales dans l’embrasure de la porte, et l’ordre singulier n’a plus guère d’options depuis l’échec de l’offensive contre l’Ukraine.

Les commissaires européens sont en train de se saborder. L’autre jour, la Commission a adopté une nouvelle série de sanctions visant les exportations de luxe de diamants de la Russie vers l’Union Européenne. Cela n’affectera pas le citoyen européen moyen, mais la classe moyenne supérieure et les riches devront débourser plus d’euros pour obtenir de jolis diamants ronds. L’explosion des gazoducs par les Américains (ou les Britanniques), le risque de pénurie de céréales dans l’UE et d’autres minéraux essentiels exportés par la Russie et les pays qui lui sont favorables commencent à peser sur une confédération d’États membres déjà chancelante.

Examinez ce que les États membres de l’UE fabriquent et exportent pour augmenter leur PNB. Dans les listes ci-dessous1, vous cliquerez sur deux exportations vitales. Les voitures et/ou le pétrole raffiné sont essentiels pour chaque pays. Les voitures sont, de loin, les produits d’importation et d’exportation les plus importants. Ainsi, lorsque ces voitures seront principalement électriques, imaginez à quel point l’industrie et les consommateurs de l’UE auront besoin de lithium ! Les Européens seront en difficulté s’ils sont contraints d’importer des quantités de ce minéral stratégique à partir de sources lointaines qui ont leurs propres batteries à fabriquer. Si la situation entre la Russie et l’Ukraine donne lieu à une troisième guerre mondiale, je suis sûr que nous pourrons l’appeler «la grande guerre du lithium».

 Source originale : New Eastern Outlook

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