Les frères Cioran et le passé gardiste

Quand il voulait susciter le scepticisme des Parisiens, Emil Cioran se plaisait à dire que l’une des plus belles villes du monde était Sibiu/Hermannstadt. Et il pensait que Paris était devenue un « garage apocalyptique ». De Sibiu, il disait à ses interlocuteurs étonnés: « C’est une ville vraiment extraordinaire ». Il aimait évoquer le temps où il habitait cette cité transylvanienne, proche de la frontière qui séparait l’empire des Habsbourg du Royaume balkanique de Roumanie: « Il y avait là-bas trois nationalités (l’allemande, la hongroise et la roumaine) qui vivaient en parfaite convivialité. Cet fait m’a marqué pour toute ma vie, car, depuis, je ne parviens pas à vivre dans une ville où l’on ne parle qu’une seule langue, car je m’y ennuie tout de suite ».

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Dostoïevski et la rage russophobe des européens

Déjà une fois le sort nous avait sauvés d’une façon analogue, à l’époque où nous voulûmes libérer l’Europe du joug de Napoléon : il nous donna la Prusse et l’Autriche comme alliées. Si nous avions vaincu seuls, l’Europe, à peine revenue à elle après la chute de Napoléon, se serait jetée sur nous.

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Gustave Flaubert et notre eschatologie française – Nicolas Bonnal

Lire la correspondance de Flaubert, c’est comme visiter ce beau pays qu’on ne connaissait que par les films ou les cartes postales. C’est le découvrir lui par-delà des personnages et des histoires. Même le style est mieux, qui échappe aux aigres remarques de notre Roland Barthes. Un mot revient : assommant, un autre : ennui. Tout est vain, tout est mort, tout a été, comme dira Nietzsche.

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Entre désespoir et décadence : Pierre Drieu La Rochelle et la démission française – Nicolas Bonnal

J’avais raison de dire il y a quelques années que les Français étaient devenus un peuple triste, qui n’aimait
plus la vie. Ils aiment la pêche à la ligne, l’auto en famille, la cuisine, Ce n’est pas la vie. Ils ne sont pas
lâches, mais pires; ils sont ternes, mornes, indifférents. Ils souhaitent obscurément d’en finir, mais ne
feront rien pour que ça aille plus vite.

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James Fenimore Cooper et le rejet de l’Amérique moderne et démocrate – Nicolas Bonnal

Grand nostalgique, l’écrivain James Fenimore Cooper encense les indiens et rejette le monde moderne.
Nous avons déjà relié son œuvre à celle de Tolkien, les indiens en voie de disparition y tenant les rôles
des elfes, êtres supérieurs en voie d’exil et d’extinction.

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Young Leaders et politiciens-robots : quand Boris Vian expliquait le futur – Nicolas Bonnal

Vian traducteur de Marlowe écrit après la guerre quatre parodies de romans noir : le plus connu est
le plus mauvais, j’irai cracher sur vos tombes. Le meilleur est Et on tuera tous les affreux, ouvrage
méconnu qui pastiche plusieurs genres : le film d’aventures dans les îles ; le porno (eh oui) ; le roman
noir et la SF.

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